Archéo-site des potiers de l'Ysieux
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Archéo-site des potiers de l'Ysieux
PRO en cours 2022-2026
Véritable clef de lecture et de compréhension de la stratégie d’implantation des potiers dans la vallée de l’Ysieux, le sol pris dans sa plus large dimension (relief, géologie, structure agricole passée, ressources humaines) est un élément fondateur du projet de paysage.
Delphine ELIE PAYSAGISTE co-traitant
Frenak & Jullien architectes mandataires
Claire GONNIER restauratrice et conservation préventive / TERA création graphistes / MAP3 BET structure / IMPACT Conseils & Ingénierie Bet CVC et environnement / Evia BET VRD / Cabinet GHESQUIERE-DIERICKX économiste / Agence ON éclairagiste / ON-SITU multimédia / CICANORD OPC / CLARITY BET acoustique
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Description
Le futur Archéo-site des Potiers de l’Ysieux se trouve à la croisée d’enjeux mémoriels importants. A la fois centre d’interprétation et musée de site il doit permettre au visiteur d’appréhender toute la complexité du développement du territoire de la vallée de l’Ysieux dans ses dimensions historiques, géographiques et sociales mais également être un medium pour présenter le travail si spécifique des archéologues, de la fouille à l’expérimentation.
En lisière nord du Grand Paris, le village du vieux Fosses, doit à la géologie singulière de la vallée de l’Ysieux, la présence des riches vestiges d’une activité de poterie millénaire. A cette présence archéologique se mêlent les signes de l’activité agricole dont la ferme Le Tourneur est un des principaux témoins.
Pour faire comprendre la cohésion du territoire, nous avons cherché à tisser une pensée conjointe de l’intervention architecturale, paysagère, scénographique, de l’éclairage et de la valorisation archéologique et patrimoniale.
Deux enjeux majeurs ressortent pour le centre d’interprétation :
- Réussir à faire le lien entre les vestiges archéologiques des potiers, le patrimoine rural du Vieux Fosses et son grand territoire : la vallée de l’Ysieux.
- Etablir un parcours support du récit décrivant la construction du paysage de Fosses, et permettant une compréhension de cette dynamique évolutive.
Ainsi le projet doit raconter cette imbrication fine des différentes strates d’un paysage et de son évolution toujours en cours.
En conséquence, il s’agissait à travers le projet des espaces extérieurs, de révéler les fondements du paysage d’inscription du site pour une évolution contemporaine du vieux Fosses. Ainsi 3 axes structurent le projet :
- Retrouver les clefs de lecture de la vallée de l’Ysieux par la lisibilité de la pente du coteau à travers la mise en place de 4 niveaux de territoire organisés en terrasses comme dans le vieux Fosses. Des points de vue sont ainsi dégagés sur la vallée, sur la structure vernaculaire du cœur du village et sur les vestiges permettant une lecture élargie du territoire. Le traitement des limites est volontairement géré par des saut de loup des murets élargis et des haies basses pour permettre au regard de filer vers le cœur du village, le fond de la vallée ou vers le plateau et le coteau.
- Identifier la topographie archéologique. La pose en préalable de l’identification des niveaux dits « naturels » permet de positionner ensuite les différents niveaux archéologiques et le déroulé de la visite et du discours. Le niveau des fouilles du sous-sol est clairement défini en creux tandis que le parcours de visite se développe suivant 2 situations : un parcours en surplomb permet une vision globale des fouilles. Un parcours bas qui au plus près des fouilles permet une compréhension en focus. Le sol entièrement réversible et respectant l’intégrité du sous-sol est constitué de tessons de briques et de tuiles en référence aux tessonières découvertes par les archéologues.
- Un patrimoine agricole réinterprété. Enfin le passé agricole du Vieux Fosses est valorisé. Outre la volonté patrimoniale de valoriser ce patrimoine identitaire du Vieux Fosses, les potiers étaient également agriculteurs et menaient également une activité pastorale sur le plateau de Fosses. Sur le parvis des essences d’arbres communs dans la vallée arborée sont plantés : le merisier et le sorbier. Dans le prolongement du parvis, le projet restitue un pré verger. Le choix de cette forme agropastorale permet d’introduire cette notion d’activité mixte de potiers‐agriculteurs implantés au cœur du village. Des essences anciennes de fruitiers seront plantées ici. Un jardin vivrier, d’évocation potagère et fruitière dans la pente, permet d’évoquer le jardin de proximité de la ferme nourricier. Enfin la cour de la ferme est restituée dans son intégrité.
Le projet architectural réagit à chacune des problématiques posées.
- Un pavillon d’accueil, premier jalon du projet scénographique, est constitué en terre crue ou pisé. Volume simple, il s’affirme par sa position stratégique à l’horizon du parvis. Il s’inscrit dans la continuité des murets de soutènements qui soulignent le parcours haut de la visite.
- La couverture de protection des vestiges à la mosaïque des toitures du village. D’un point de vue scénographique, cette décomposition souligne chacun des trois ensembles des vestiges à valoriser
- La reconversion du patrimoine de la Ferme Le Tourneur en espace muséographique (exposition permanente, « maison des fouilleurs, réserves, espace dédié à la création contemporaine, atelier de poterie, espace de médiation …). En extérieurs les typologies architecturales de chaque bâti : grange, écurie, étable, logis, cour et porche retrouvent leur intégrité pour affirmer la lisibilité de l’agencement initial autour de la cour de ferme.
Enfin la stratégie d’intervention sur les vestiges archéologiques se définie comme suit.
Tout d’abord les vestiges qui n’ont pas été sélectionnés pour le parcours muséographique seront ré enfouis. Ceux sélectionnés par ARCHEA feront l’objet d’une restauration pour exposition afin de leur rendre leur lisibilité. Deux fours de potiers d’époques différentes sont ainsi restaurés. Enfin, afin de présenter au public une opération d’archéologie expérimentale un troisième four est restitué.